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Gestion des fonds Force Covid-19 : plus de 200 millions FCFA déjà consignés par des suspects

 L’enquête judiciaire autour de la gestion des fonds Force Covid-19 continue de livrer ses développements. À ce jour, plus de 200 millions FCFA ont été consignés par plusieurs personnes inculpées dans cette affaire, toutes placées sous contrôle judiciaire par le juge du 5e cabinet du tribunal de Dakar.

L’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE) du ministère des Sports, Mamadou Ngom Niang, a été inculpé pour détournement de deniers publics. Il a versé une caution de 150 millions FCFA pour recouvrer la liberté sous le régime du contrôle judiciaire.

L’artiste Baba Hamdy Diawara, arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC), est poursuivi pour un supposé détournement de 112 millions FCFA, dont 2,1 millions restent non justifiés selon le parquet. Après avoir fourni des justificatifs, il a consigné 2 millions FCFA et a également été libéré sous contrôle judiciaire.

La styliste Alimatou Sadiya Guéye a pour sa part déposé une caution de 50 millions FCFA. Inculpée pour détournement de fonds publics, elle bénéficie elle aussi d’une liberté provisoire, encadrée par le contrôle judiciaire.

Enfin, l’animateur Demba Mody Tandian, alias Tage, visé par une accusation portant sur 73 millions FCFA, a fermement contesté les faits. Avec l’appui de son avocat Me Amadou Aly Kane, il a fourni une série de justificatifs, ce qui lui a permis de rentrer chez lui.

Ces mises en liberté provisoires s’inscrivent dans le cadre d’une procédure judiciaire qui met en lumière les enjeux liés à la transparence et à la reddition des comptes dans la gestion des ressources publiques.

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Ancien village de reclassement social, Mballing retrouve sa ”dignité”

L’ancien village de reclassement social de Mballing, un site d’accueil pour personnes atteintes de lèpre, longtemps séparé des autres localités du département de Mbour (ouest), a aujourd’hui retrouvé sa ‘’dignité’’, trois ans après l’abrogation de son statut spécial.

L’ancienne léproserie, qui a accueilli ses premiers malades dans la nuit du 13 au 14 juillet 1955, soit cinq ans avant l’indépendance du Sénégal, semble avoir pansé ses plaies. A force d’abnégation, ses habitants ne sont plus aujourd’hui regardés de haut par ceux des localités voisines. ”Ce village a été créé en 1955. Les gens ont passé leur première nuit du 13 au 14 juillet 1955 à Mballing. Ils étaient au nombre de 122“,  raconte Assane Kadam, l’actuel chef du village dont le père, Moussa Kadam était l’intendant de cette léproserie.

Situé à 3,5 kilomètres de la ville de Mbour, sur la route de Joal, entre l’Atlantique et les plaines cultivables de la commune de Malicounda, Mballing semble aujourd’hui avoir tourné cette triste page de son histoire, qu’elle partage avec d’autres villages de reclassement social implantés à travers le pays pour servir de léproserie.

Erigés par le colonisateur français pour séparer les personnes atteintes de la lèpre du reste de la population, les villages de reclassement social, au nombre neuf à travers  le pays, étaient régis par une loi datant du 25 mars 1976.

En 2022, cette loi relative au traitement de la lèpre et au relogement des malades guéris, mais trainant des séquelles, a été abrogée, après deux décennies de plaidoyer des habitants de ces localités pour la suppression de ce statut spécial jugé discriminatoire.

La lèpre n’étant plus considérée comme un problème de santé publique depuis 1995, ce statut posait, en plus, des problèmes d’ordre administratif aux habitants de ces villages.

”La maladie même considérée aujourd’hui comme guérie, laisse toujours des séquelles, parce que les personnes qui en sont atteintes ont eu pour la plupart des membres amputés”, renseigne Assane Kadam.

Sur le Boulevard des anciens, une large route en terre, séparée par une rangée de haies, longeant la façade du Collège d’enseignement moyen Moussa Kadam de Mballing, l’un des cinq bâtiments originels du village, tient encore debout.

Toutes ces bâtisses, construites à l’identique, étaient conçues pour accueillir les malades.

Le logement de fonction de l’infirmier ainsi que l’ancien dispensaire où les patients étaient soignés sont encore visibles, même s’ils tendent à se fondre dans le décor, happés par l’urbanisation galopante qu’a connue le village entre-temps.

”Il y avait cinq bâtiments de huit chambres, chacun abritant quatre lits”, explique Assane Kadam, qui est le chef du village depuis 1999, après le décès de son père Moussa Kadam.

”De fil en aiguille, des unions se sont tissées et le village s’est construit pour devenir aujourd’hui l’un des plus gros villages de la commune de Malicounda“,  poursuit-il.

Même s’il ne reste plus que quelques personnes complètement guérie, mais présentant des séquelles de la maladie, Khady, une jeune habitante de Mballing, admet que le cheminement du village jusqu’à sa situation actuelle, ”n’a pas été facile” pour ses habitants.

Isolées, les populations de Mballing qui ont vécu la stigmatisation dans leur chair, ont dû faire preuve de résilience et de patience pour laisser le temps faire son œuvre.

Transformer le sentiment de rejet en motivation

”A l’époque, tout le monde considérait Mballing comme un village de lépreux et les gens pensaient que tous ceux qui y habitaient pouvaient contracter la maladie. Souvent, à l’école où partout ailleurs, les gens nous fuyaient“, se souvient-elle.

“Mballing s’est construit avec le temps et, aujourd’hui, tout le monde veut habiter ici. Ce dont nous sommes très fiers“, se réjouit Khady.

Pour le chef du village, la communauté a su transformer le sentiment de rejet en une source de motivation, qui a permis aujourd’hui au village de retrouver sa dignité.

Refusant de céder au fatalisme, Mballing semble avoir pris sa revanche sur l’histoire.

”La nature a fait que des malades de la lèpre ont vécu ici, mais Dieu a renversé les choses de telle sorte que les gens qui, hier, étaient mis à l’écart, sont aujourd’hui au centre de tout ce qui se fait dans le village“, commente-t-il, non sans fierté.

Cette sombre page de l’histoire de Mballing tournée, le village qui aura 70 ans d’existence en juillet prochain, a vu sa démographie monter en flèche, dépassant la barre des 5 000 habitants.

Une croissance démographique rendue en partie possible par l’existence d’infrastructures sociales de base modernes, notamment un poste de santé, avec un logement de fonction pour l’infirmière et la sage-femme, mais aussi deux écoles primaires,  Mballing 1 et Mballing 2.

Le village peut aussi être fier d’avoir produit d’éminentes personnalités, dont le député Maguette Sène, maire de Malicounda et ancien directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD). 

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Nord Sindian : L’armée mène une vaste offensive au lendemain d’une attaque dans la zone des palmiers

 

Des unités de l’armée sénégalaise ont entamé, dans la matinée d’hier mercredi, une importante opération de sécurisation dans la vallée des Palmiers, située dans la commune de Djinaky, au nord-ouest du département de Bignona. Cette intervention militaire fait suite à une attaque perpétrée la veille par des individus armés qui ont dévalisé plusieurs boutiques, emportant notamment des téléphones portables.

Réputée zone sensible durant les périodes les plus tendues du conflit armé en Casamance, la zone des Palmiers avait pourtant connu plusieurs décennies d’accalmie. Cette stabilité avait été consolidée en mai 2023, après la signature d’accords de dépôt des armes par une faction du mouvement Diakaye à Mongone, dans le Nord Sindian.

Cependant, dans la soirée du lundi 14 avril, peu après 20 heures, le village de Djinaky, chef-lieu de la commune, a de nouveau été le théâtre d’un acte d’insécurité. Des hommes armés non identifiés ont attaqué des boutiques situées à proximité de la grande mosquée, avant de prendre la fuite.

En riposte, l’armée a lancé une vaste opération de ratissage dès le mercredi matin. D’importants moyens ont été mobilisés, notamment une artillerie lourde et des unités spéciales, selon une source sécuritaire. L’objectif de cette offensive est de traquer et de neutraliser les auteurs de l’attaque de Djinaky.

Au cours de cette opération, des échanges de tirs nourris ont été entendus aux abords des villages de Birkamanding et Mongone, dans l’arrondissement de Kataba 1. Selon nos informations, un avion de reconnaissance de l’armée n’a cessé de survoler la zone des Palmiers tout au long de la journée de mercredi.

Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué.

Rappelons que lors de l’attaque du lundi soir, les assaillants ont réussi à dérober divers objets de valeur, notamment des téléphones portables, après avoir agressé plusieurs commerçants, dont certains de nationalité étrangère. Les malfaiteurs ont ensuite pris la fuite dans la nature.

Gaustin DIATTA (Correspondant)

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